Hélicoptère d'observation Bell OH-58 Kiowa

Le Bell OH-58 est un machine monomoteur et monorotor à usage militaire, destiné aux missions d'observation et de soutien d'appui-feu. Il est construit par la firme Bell Helicopter pour le compte de l'US Army, et est inspiré du Model 206A JetRanger civil. La dernière version développée, le OH-58D Kiowa Warrior, est destiné prioritairement à la reconnaissance armée sur le champ de bataille, en soutien des troupes terrestres, et opère très fréquemment en combinaison avec des AH-64 Apache.

Le Kiowa est exporté en Australie, au Canada, en République Dominicaine, à Taiwan et en Arabie Saoudite. Il est également fabriqué sous license par la firme australienne Commonwealth Aircraft Corporation.




Historique du développement.

Le 14 octobre 1960, à la demande de l'US Army, l'US Navy lance un appel d'offre à vingt-cinq constructeurs aéronautiques, pour le développement d'un Light Observation Helicopter (LOH). Bell Helicopter entre en compétition avec douze autres candidats, dont Hiller Aircraft et la Division Aéronautique de Hughes Tools Co. Le modèle D-250 de Bell est alors désigné YHO-4.


1° Helicoptère Léger d'Observation (LOH).

Le 19 mai 1961, il ne reste plus que Bell et Hiller en lice. Bell développe le D-250 sous la désignation constructeur Model 206, et sous l'appellation militaire YOH-4A en 1962. Cinq prototypes sont assemblés pour la phase de tests et d'évaluations de l'US Army. Le premier de ces prototypes effectue son premier vol d'essai le 8 décembre 1962. A cette occasion, le YOH-4A est également affublé du sobriquet peu flatteur de Ugly Duckling ("Vilain Petit Canard"), en raison de ses formes assez disgracieuses.

Photo ci-dessous: Bell YOH-4A lors d'un test de vol.



Le prototype d'un des concurrents, le Hugh OH-6 Cayuse, est déclaré vainqueur en mai 1965. Après avoir été rejetté par les militaires, Bell propose son YOH-4A sur le marché civil. En plus de son apparance peu esthétique, l'hélicoptère souffre d'un habitacle étroit, pour le pilote et les deux passagers à l'arrière, et d'un volume de frêt/cargo jugé insuffisant. La solution est donc un fuselage complètement redésiné et agrandi, aux formes plus esthétiques, le volume de frêt étant augmenté de 0.45 m³. Cette version est redésignée Model 206A et le PDG de Bell, Edwin J. Ducayet, la baptise JetRanger, pour symboliser son évolution par rapport à l'ancien Bell 47J Ranger des années cinquantes.

En 1967, Hughes Tools Co. n'ayant pas répondu aux attentes de l'US Army quant à la capacité de production, la compétition LOH est relancée. Bell Helicopter propose cette fois un programme de développement basé sur le 206A JetRanger civil.

Le prototype Fairchild-Hiller, désigné YOH-5A, échoue finalement aux tests de qualification, et Bell remporte le marché en signant un contrat pour la production en série du 206A, redésigné OH-58 par les militaires. Et comme il est d'usage d'attribuer des noms de tribues amérindiennes aux hélicoptères de l'US Army, l'hélicoptère est bientôt baptisé Kiowa.


2° Helicoptère d'éclairage avancé.

Au cours des années septantes, l'US Army ressent la nécessité d'améliorer les capacités de sa flotte d'avions ou d'hélicoptères éclaireurs (Scouts). L'OH-58A manque de puissance motrice lors des vols d'essai à haute altitude ou en milieu chaud, zone où la capacité de l'aviation de l'armée de terre à acquérir ou suive des cibles fait cruellement défaut.

L'insuffisance de la puissance motrice entraine d'autres problèmesd quand l'US Army décide le remplacement du vénérable AH-1 Cobra par le nouveau AH-64 Apache dans ses bataillons d'hélicotères d'attaque. L'armée américaine commence à envisager un Programme d'Eclairage Aérien (Aerial Scout Program) pour encourager le développement d'une machine possédant des capacités de vision nocturne et des équipements de navigation de précision.

Au début de mars 1974, l'US Army créée une équipe spéciale à Fort Knox, dans le Kentucky, pour définir et développer les spécifications techniques désirées de l'ASP. En 1975, cette équipe publie le cahier des charges. L'hélicoptère doit être capable de voler aussi de nuit que de jour, par temps pluvieux ou neigeux. Il doit en outre être compatible avec les futurs systèmes d'armes qui sortiront au cours des années quatre-vingt.

Le programme est approuvé par le Conseil de Révision du Systèmes d'Acquisition (System Acquisition Review Council) et l'US Army se prépare pour débuter le développtement l'année suivante. Cependant, alors que les militaires essaient d'obtenir les fonds nécessaires, le Congrès décide de réduite le budget de l'année fiscale 1977 et refuse de financer le projet. Le Bureau de Gestion en charge du projet (PM-ASH) ferme le 30 septembre 1976.

Tandis que le programme est au point mort au cours des années suivantes, le projet survit sans financement. Le 30 novembre 1979, la décision est prise de rediriger les efforts du programme d'Hélicotère d'Eclairage Avancé (Advanced Scout Helicopter Program, ASHP) en faveur de machines ou de prototypes déjà existants. Les deux candidats initiaux désignés pour le Near Team Scout Helicopter (NTSH) sont le UH-1 Iroquois et le OH-58 Kiowa. Par la suite, le UH-1 se retire de la compétition, l'armée le jugeant trop grand et trop repérable.

Le 10 juillet 1980, l'US Army décide de modifier le cahier des charges et s'intéresse au développement d'un nouveau hélicoptère commercial conçu par la firme Hughes Helicopters, le Hughes 500D. Celui-ci est plus tard redésigné OH-6 Cayuse ou Loach.


3° Army Helicopter Improvement Program.

Le NTSH mis à jour avec les nouvelles spécifications et l'entrée en lice du Hughes 500D aboutit à l'Army Helicopter Improvement Program (AHIP), ou "Programme de Perfectionnement de l'Hélicoptère de l'Armée". Bell et Hughes présentent tous les deux une variante modernisée et plus robuste que leur machine d'origine. Le 21 septembre 1981, Bell Helicopter Textron est désignée vainqueur de la compétition et signe un contrat de production. Le premier prototype vole le 6 octobre 1983, et en 1985, l'hélicoptère entre en service au sein de l'US Army sous la désignation OH-58D Kiowa.

Initiallement prévu pour des missions d'attaque, l'US Army l'utilise uniquement, et en très petite quantité, dans le rôle d'observation et de réglage d'artillerie. Le 1er avril 1986, l'US Army mène une série d'essais à Fort Rucker en Alabama, pour évaluer l'hélicoptère et tenter de remédier aux insuffisances du programme AHIP. Suite à cela, elle prévoit d'abandonner le développement de l'OH-58D et de concentrer ses efforts sur le programme Light Helicopter Experimental (LHX), un projet visant à remplacer les modèles d'hélicoptère alors en service (UH-1, AH-1, OH-6 et OH-53). Mais le Congrès approuve la poursuite de l'AHIP, souhaitant qu'il soit utilisé en tandem avec l'Apache dans les missions Hunter/Killer (Chasseur/Tueur): l'OH-58D étant chargé de localiser les cibles potentielles, et l'AH-64D celui de les détruire.

Le Secrétaire de l'Armée de Terre émet une directive pour que le système d'armement soit amélioré, en se basant sur l'expérience opérationnelle acquise dans le Golfe Persique, dans le cadre de l'opération Prime Chance, et pour que l'hélicoptère soit utilisé prioritairement dans les missions de reconnaissance armée. La nouvelle configuration aboutit au Kiowa Warrior. Commençant avec la livraison du 202ème exemplaires en mai 1991, tous les OH-58D suivant sont produits dans cette variante. En janvier 1992, Bell Helicopter signe un contrat pour convertir les 201 premiers exemplaires à la norme Kiowa Warrior.


4° Mast Mounted Sight.

L'OH-58D se distingue principalement des versions précédentes par l'installation du Mast Mointed Sight (MMS), un appareillage de forme sphérique conçu par la firme Ball Aerospace and Technologies, monté sur le mat du rotor principal, contenant un système télévision (TVS), un système d'imagerie thermiques et un traceur/désignateur laser (LRF/D). Ces équipements accroissent dans de notables proportions les capacités de l'hélicoptères dans les missions nocturnes et par mauvaises conditions météorologiques.

Photo ci-dessous: OH-58D Kiowa non armé. Notez la précense du MMS au sommet du mat de rotor principal, équipément distinctif de cette version.




OH-58 Kiowa en opérations.

Le major-général John Norton, commandant de l'Army Aviation Materiel Command (AMCOM) reçoit le premier OH-58A lors d'une cérémonie officielle à l'usine Bell Helicopter de Fort Worth, au Texas, en mai 1969. Deux mois plus tard, un premier groupe de Kiowa arrive au Sud-Vietnam. Bien qu'il doit remplacer les LOH, l'OH-58A servira en fait à ses côtés. Par conséquent, les Kiowa et les Cayuse/Loach continueront à servir sur ce théâtre d'opérations jusqu'au retrait des troupes américaines, en mars 1973.


1° Conflit vietnamien.

Le 27 mars 1970, un OH-58A (s/n 68-16785) est abattu au-dessus du Sud-Vietnam par des tirs d'armes automatiques, et les deux membres d'équipage sont tués. C'est la première perte d'un Kiowa au combat. Une des dernières pertes de voilures tournantes lors de ce conflit est également un OH-58A, le s/n 68-16888 appartenant à la Troop A du 3ème Bataillon du 17ème Régiment de cavalerie, le 27 mai 1971.


2° Opération Prime Chance.

Au début de 1988, l'US Army décide d'armer l'OH-58D du programme AHIP. Les Kiowa Warrior de la 118th Task Force sont envoyés dans le Golfe Persique pour remplacer les AH-6/MH-6 Little Bird, dans le cadre de l'opération Prime Chance, les missions d'escorte des supertankers pétroliers naviguant dans cette zone pendant le conflit Iran-Irak. Le 24 février 1988, les OH-58D opèrent depuis la Base Navale Mobile Wimbrown VII.

En novembre 1988, le nombre d'OH-58D est réduit. Cependant, les hélicoptères AHIP continuent d'opérer depuis la Base Navale Mobile Hercules, composée de la frégate Underwood et du destroyer Conolly. L'AHIP est principalement employé dans les vols de reconnaissance nocturne. Lorsque la Base Hercules est désactivée en septembre 1989, tous les OH-58D exceptés cinq retournent aux Etats-Unis.


3° RAID.

En 1989, le Congrès des Etats-Unis autorise l'Army National Guard (ARNG) à employer ses hélicoptères au-dessus du territoire national, dans la Guerre de la Drogue menées contre les cartels de narco-traficants, en soutien de la DEA. A cette intention, l'ARNG créée les "Détachements d'Interdiction Aérienne et de Reconnaissance" (RAID en anglais) en 1992.

En 1994, plus de 1200 missions RAID sont effectués, la plupart de nuit, par 116 hélicoptères au-dessus de 32 Etats des USA. L'entraînement des missions RAID est confié au Western Army Aviation Training Site (WAATS) de Marana, en Arizona.

Les missions RAID sont aujourd'hui étendues pour soutenir le Service de Surveillance des Frontières (US Border Patrol), le long des frontières nord (Canada) et sud (Mexique).


4° Opération Juste Cause et années nonantes.

Durant l'opération Juste Cause en 1989, un tandem OH-58/AH-1 est détaché à Fort Amador, au Panama. Le Kiowa Warrior est abattu par erreur par la Force de Défense Panaméenne et s'abime en mer dans la Baie de Panama, entraînant la mort d'un des deux membres d'équipage.

Le 17 décembre 1994, l'OH-58D piloté par les Warrant Officers (CWO) (grades spécialisés dans les technologies militaires, tels que pilotes, techniciens, armuriers, soutien logistique, etc) David Hilemon et Bobby Hall, patrouillant le long du périmètre sud de la Zone Démilitarisée (DMZ) en Corée, commet une erreur de navigation et pénètre dans l'espace aérien nord-coréen. L'hélicoptère est abattu et Hilemon tué. Hall est capturé et accusé d'espionnage. Cinq jours de négociations sont nécessaires pour que les autorités nord-coréennes restituent la dépouille de Hilemon. Et après treize jours de captivité, le 30 décembre, Hall est libéré.

Photo ci-dessous: OH-58 Kiowa sur la base aérienne de Tuzla, en Bosnie. 18 avril 1997.




5° Afghanistan et Irak.

L'US Army emploit l'OH-58D Kiowa Warrior lors des opérations Iraqi Freedom et Enduring Freedom. Au combat ou par accidents, 35 de ces hélicoptères sont perdus, et 35 membres d'équipage tués.

Au début du 21ème siècle, les militaires américains annulent les programmes de développement du RAH-66 Comanche (23 février 2004), puis du ARH-70 Arapaho (16 octobre 2008), qui sont censés remplacer les OH-58 encore en service.

Photo ci-dessous: OH-58D Kiowa Warrior de la 1ère Division d'infanterie (stationné sur la FOB MacKenzie) au cours d'une mission en Irak. 22 octobre 2004.




Versions produites.

• OH-58A.

L'OH-58A Kiowa (Bell Model 206A-1/B-1) est un hélicoptère d'observation quadriplace. Les deux sièges de l'arrière sont le plus fréquemment démontés pour servir d'espace de frêt ou de stockage. Durant la guerre du Vietnam, cet espace libéré sert pour entreposer les munitions nécessaires aux mitrailleuses M134 Minigun installées sur les côtés du fuselage. 2268 exemplaires construits.

74 COH-58A sont livrés en 1971 aux Forces Armées Canadiennes, sous la désignation CH-136 Kiowa. Les derniers d'entre-eux ont été retirés du service actif en 1995.

Photo ci-dessous: CH-136 des forces armées canadiennes. Camp Wainwright, 1984.



En 1978, l'OH-58A entame une reconvertion en OH-58C. Et en 1992, 76 OH-58A sont modifiés: la puissance motrice est accrue, un système d'imagerie thermique est installé, les systèmes de communication et de navigation améliorés, dans le cadre du projet RAID de la Garde Nationale.

Les TH-57A (Bell Model 206A-1) et TH-57B (Model 206B) sont des variantes destinées à l'entraînement et à la formation, construites respectivement à 40 et 51 exemplaires.

L'OH-58B est une version d'exportation de l'OH-58A destinée à la Force Aérienne autrichienne, construite à raison de 35 exemplaires. Le gouvernement australien acquiert l'OH-58A pour le compte de son armée de terre et de sa marine, les exemplaires étant fabriqués sous license par la firme Commonwealth Aircraft Corporation, sous la désignation CAC CA-32. 56 exemplaires sont livrés, les douze premiers étant fourni en kit de montage par les Etats-Unis. Les OH-58A de la Royal Australian Navy ont été retiré du service actif en l'an 2000.

• OH-58C.

Equipé d'une motorisation plus puissante et plus robuste, l'OH-58C est supposé remédier aux insuffisances de la propulsion. Il est également équipé d'un système de suppression des IR installé à la sortie des tuyères, et d'un détecteur radar AN/APR-39. Dans le cockpit, l'avionique reçoit le système Night Vision Google (NVG) compatible avec l'éclairage de bord.

L'OH-58C est armé de deux lance-missiles AIM-92 Stinger, ce qui lui confère des capacités de défense air-air. Cette configuration est parfois désignée OH-58C/S. Au total 438 OH-58A sont reconvertis en OH-58C, et 85 TH-57A/B en TH-57C (Bell Model 206B-3).

Photo ci-dessous: OH-58C du National Test Pilot School. Désert du Mojave. 5 février 2005.



• OH-58D.

L'OH-58D (Bell Model 406) résulte de l'Army Helicopter Improvement Program (AHIP). Cette version bénéficie entre autre d'une transmission renforcée et d'un moteur plus puissant et plus fiable. Mais la principale (et plus visible) caractéristique est l'installation du Mast Mounted Sight (MMS) au sommet du mat du rotor principal. Au total 406 OH-58A sont modifiés et reconvertis en OH-58D.

Le Bell 406 CS (Combat Scout) est basé sur l'OH-58D, et parfois désigné MH-58D. Quinze exemplaires sont vendus à l'Arabie Saoudite, avec un système Saab HeliTOW à la place du MMS.

L'AH-58D est une variante de l'OH-58D employé par la Task Force 118 (4ème Escadron du 17ème Régiment de cavalerie) au cours de l'opération Prime Chance, dans le Golfe Persique. C'est une désignation non-officielle uniquement employée par l'US Army.

Le Kiowa Warrior, parfois référencé par l'acronyme KW, est la version armée de l'OH-58D. L'armement consiste en une combinaison montée sur deux pylones sur les côtés bas du fuselage: missiles antichars AGM-114 Hellfire, missiles air-air d'autodéfense AIM-92 Stinger, mitrailleuses M134 de 7.62mm ou M296 de 12.7mm, paniers de roquettes Hydra-70 de 70mm.

• OH-58F.

Désignation du programme de modernisation des OH-58D. Les OH-58F devront en principe rester opérationnels jusqu'en 2025. Cette version bénéficie notament de l'équipement Cockpit and Sensor Upgrade Program (CASUP).


Opérateurs actuels.

• Arabie Saoudite. Armée de terre: Bell Model 406CS (Combat Scout).

• Australie. Royal Australian Army: 56 OH-58A Kiowa. En cours de remplacement par l'Eurocopter Tiger.

Photo ci-dessous: OH-58A de l'armée de terre australienne. Rockhampton, Queensland, Australie. 14 juillet 2011.



• Autriche. Armée de terre: 35 OH-58B.

Photo ci-dessous: OH-58B de l'armée de terre autrichienne (Bundesheer). Juillet 2001.



• Dominicaine (République). OH-58C.

• Etats-Unis. US Army:
  • Eagle Flight Detachment. Fort Irwin, Californie. OH-58A/C Kiowa.
  • Compagnie B, 5ème Bataillon AVN. Fort Polk, Louisiane. OH-58A/C Kiowa.
  • Reconnaissance and Aerial Interdiction Detachements (RAID). 32 Etats. OH-58A/C Kiowa.
  • 1er Escadron / 6ème Régiment de cavalerie [1ère Division d'infanterie]. Fort Riley, Kansas. OH-58D KW.
  • 2ème Escadron / 6ème Régiment de cavalerie [25ème Division d'infanterie]. Schoffield Barracks, Hawaii. OH-58D KW.
  • 4ème Escadron / 6ème Régiment de cavalerie [I Corps]. Fort Lewis, Washington. OH-58D KW.
  • 6ème Escadron / 6ème Régiment de cavalerie [10ème Division de montagne]. Fort Drum, New York. OH-58D KW.
  • 1er Escadron / 17ème Régiment de cavalerie [82ème Division aéroportée]. Fort Bragg, Caroline du Nord. OH-58D KW.
  • 2ème Escadron / 17ème Régiment de cavalerie [101ème Division aéroportée]. Fort Campbell, Kentucky. OH-58D KW.
  • 3ème Escadron / 17ème Régiment de cavalerie [3ème Division d'infanterie]. Hunter Army Airfield, Géorgie. OH-58D KW.
  • 6ème Escadron / 17ème Régiment de cavalerie [I Corps]. Joint-Base Lewis McChord, Washington. OH-58D KW.
  • 7ème Escadron / 17ème Régiment de cavalerie [101ème Division aéroportée]. Fort Campbell, Kentucky. OH-58D KW.

• Taiwan (Republique de Chine). Armée de terre: OH-58D Kiowa Warrior.


Fiches techniques.

1° OH-58A Kiowa.

• Type. Hélicoptère d'observation et de reconnaissance.

• Equipage. Deux membres: 1 pilote et 1 copilote/observateur.

• Pays utilisateurs. Voir ci-dessus.

• Dimensions. Longueur, 9.80m. Hauteur, 2.92m. Diamètre du rotor principal, 10.77m.

• Masses. A vide, 718kg. Maximale au décollage, 1360kg.

• Propulsion. 1 turbomoteur Allison (1) T63-A-700 de 317 chevaux (236kW).

• Performances. Vitesse maximale, 222km/h. Vitesse de croisière, 188km/h. Rayon d'action, 481km. Plafond pratique maximum, 5800m.

• Armement. une mitrailleuse M134 Minigun de 7.62mm ou un lance-grenade M129 de 40mm.


2° OH-58D Kiowa Warrior.

• Type. Hélicoptère d'observation et de reconnaissance.

• Equipage. Deux membres: 1 pilote et 1 copilote/observateur.

• Pays utilisateurs. Voir ci-dessus.

• Dimensions. Longueur, 12.85m. Hauteur, 3.93m. Diamètre du rotor principal, 10.67m. Surface balayée par le rotor principal, 138m².

• Masses. A vide, 1737kg. Maximale au décollage, 2495kg.

• Propulsion. 1 turbomoteur Rolls Royce (1) T703-AD-700A ou 250-C30R/3 de 650 chevaux (485kW).

• Performances. Vitesse maximale, 241km/h. Vitesse de croisière, 204km/h. Rayon d'action, 555km. Plafond pratique maximum, 4575m.

• Armement. Une combinaison sur deux pylones installés sur les côtés bas du fuselage: une mitrailleuse M134 Minigun de 7.62mm ou M296 de 12.7mm, un lance-missiles antichar AGM-114 Hellfire, un lance-roquettes Hydra-70 de 70mm.


(1) Allison Engine Company est rachetée par la firme britannique Rolls Royce en 1995.


Article modifié le 1er septembre 2012.


Sources principales:
Bell OH-58 Kiowa (Wikipedia.org)

Hélicoptère utilitaire Boeing-Vertol CH-47 Chinook

Le CH-47 Chinook est un hélicoptère utilitaire avec un système bi-rotor caractéristique monté en tandem. Sa vitesse de pointe de 315km/h en fait actuellement l'hélicoptère militaire le plus rapide du monde. Conçu au début des années soixantes par Vertol Aircraft Corporation, devenu par la suite Boeing-Vertol, comme hélicoptère de transport lourd de troupes ou de frêt, il est actuellement toujours produit en série par Boeing Integrated Defense Systems et sert dans une vingtaine de pays différents, les deux plus importants utilisateurs militaires étant l'US Army et la Royal Air Force.



Historique du développement.

A la fin de l'année 1956, le Département de l'Armée de terre (Department of the Army) annonce son intention de remplacer le CH-37 Mojave, propulsé par un moteur à pistons, par un nouvel hélicoptère équipé d'un turbomoteur.

En 1957, Boeing-Vertol entame la conception d'un hélicoptère bi-rotor désigné Vertol Model 107 (ou V-107). En juin 1958, l'US Army signe un contrat avec Boeing-Vertol pour la production d'un hélicoptère désigné YHC-1A. Cette machine dispose d'une capacité d'emport de 20 hommes de troupes équipés. Cependant, elle est considérée par la plupart des observateurs de l'armée comme trop lourde pour mener des missions de transport d'assaut, et trop légère pour le transport logistique lourd.

Cette appréciation entraîne la conception d'une nouvelle machine, plus grande et plus lourde, au même moment où Bell met au point le "Huey" destinée au transport d'assaut. En 1962, la variante YHC-1A destinée à l'US Marine Corps, amélioré et avec des équipement plus adaptés, est de son côté redésigné CH-46 Sea Knight.

L'armée américaine souhaite disposer d'une machine rapide équipée pour les opérations tout temps, capable de transporter 7,255 kg sous élingue, ou 40 soldats avec leur équipement complet en soute. L'hélicoptère doit en outre disposer d'une rampe arrière de chargement rapide et être utilisable pour l'évacuation de blessés ou le transport d'éléments du système de missile Pershing.

Photo ci-dessous: YHC-1B lors des test et évaluations de vol, à la fin des années cinquantes.


L'hélicoptère qui se rapproche le plus de ses caractéristiques est le modèle de Boeing-Vertol. Le 21 septembre 1961, l'US Army sélectionne le Vertol Model 114, désigné YHC-1B. Un an plus tard, après le changement de la codification des systèmes militaires, il est redésigné officiellement YCH-47A et baptisé Chinook, d'après le nom d'une tribu amérindienne de la cote nord-ouest du Pacifique.

Le YHC-1B comporte un train d'atterrissage quadricycle non escamotable et des nacelles carenées à compartiments étanches courant sur les trois quarts de la longueur du fuselage inférieur, étanche lui-aussi, lui assurant ainsi un supplément de flottabilité pour les opérations amphibies. Il est propulsé initialement par deux turbines moteurs Lycoming T55-L-5 de 2,200 chevaux (1,640 kW) montées de chaque côté de la cheminée arrière et reliées aux rotors par des arbres de transmissions. Les deux rotors sont contrarotatifs et permettent d'éliminer l'effet de couple. Si un des moteurs tombe en panne, l'autre est capable de compenser la perte de puissance et d'actionner les deux rotors.



Versions militaires du Chinook.

  • CH47A. L'"hélicoptère de transport moyen tout-temps" CH-47A est propulsé initialement par deux turbomoteurs Lycoming T55-L-5 de 2,200 chevaux (1,640 kW) chacun, remplacés plus tard par des T55-L-7 de 2,650 chevaux (1,980 kW) ou des T55-L-7C de 2,850 chevaux (2,130 kW). Les premières livraisons à l'US Army débutent en août 1962. Au total, 349 exemplaires de cette version sont construits.

    Photo ci-dessous: des hommes de la Compagnie C, 1er Bataillon, 50ème Régiment d'infanterie (mécanisée), 1ère Division de cavalerie (Aéromobile) sont déposés par un CH-47A. Cay Giep Mountains, Sud-Vietnam, 30 octobre 1967.

  • ACH-47A. Au cours de la guerre du Vietnam, 4 exemplaires de l'ACH-47A sont réalisés avec une configuration similaire à celle du CH-47A, mais avec des blindages et un armement composé d'un lance-grenade M75 de 40mm dans le nez, un canon M24A1 de 20mm tirant vers l'avant et une ou deux mitrailleuses M18/M18A1 de 7.62mm, ou deux paniers lance-roquettes XM159B/XM159C FFAR (19 roquettes chacun) de 70mm montées sur des pylones de chaque côte du fuselage. Cinq postes de tir sont aménagés dans la cabine, chacun avec une mitrailleuse M60D de 7.62mm ou M2HB de 12.7mm sur afût mobile. Trois de ces machines, surnommées "Easy Money", "Stump Jumper" et "Birth Control", sont testées au Vietnam, mais son développement s'arrête là.
  • CH-47B. Le CH-47B est une solution provisoire de Boeing-Vertol, en attendant la mise en service du CH-47C. Il est propulsé par deux turbomoteurs Lycoming T55-L-7C de 2,850 chevaux (2,130 kW) et de nouvelles pales de rotor. Il peut également être équipé de deux mitrailleuses M60D de 7.62mm installées sur des afûts mobiles dans l'embrasure des portes avant. Le premier prototype vole en octobre 1966, et les livraisons commencent le 10 mai 1967. 108 exemplaires sont construits.
  • CH-47C. Le Boeing-Vertol 234, désigné CH-47C, est d'abord propulsé par deux turbomoteurs Lycoming T55-L-7C de 2,850 chevaux (2,130 kW), bientôt remplacés par des T55-L-11 de 3,750 chevaux (2,800 kW), cette version étant alors appellée "Super-C". La machine est équipée d'une transmission renforcée et une plus grande capacité d'emport en carburant. Elle décolle à la masse maximale de 22,680 kg et peut s'arrâcher de l'eau en cas de besoin à 20,865kg. 233 exemplaires du CH-47C sont construits.

    Remarque: les versions CH-47A, 47B et 47C seront employées intensivement durant la guerre du Vietnam, remplaçant le H-21 Shawnee dans le rôle de soutien aux missions d'assaut.
  • CH-47D. En juin 1976, dans le cadre d'un programme de modernisation mis au point par l'US Army, un CH-47A, un CH-47B et un CH-47C sont entièrement démontés et mis à de nouveaux standards, constituant ainsi les prototypes du CH-47D.


    Cette version dispose d'une propulsion plus puissante, deux Lycoming T55-L-712 de 4,867 chevaux (3,631 kW) chacun, d'une transmission plus performante, d'une nouvelle avionique, d'un système de localisation GPS et de nombreuses transformations mineures. Le premier exemplaire est livré en mars 1979 à la 101ème Division aéroportée. Au total, 472 CH-47A, CH-47B et CH-47C sont convertis en CH-47D. Le dernier exemplaire du CH-47D est livré à l'US Army Reserve Center de Fort Hood, au Texas, au début de 2002.
  • MH-47D. Le MH-47D est une sous-variante du CH-47D développée en 1984 pour les forces spéciales. Il dispose d'une perche de ravitaillement en vol escamotable, d'un système de navigation par satellite, de systèmes de contre-mesures électroniques et de brouillage. 12 MH-17D ont été construits par Boeing IDS, 6 CH-47A et 6 CH-47C convertis. Ils servent exclusivement au sein du 160th Special Operations Aviation Regiment (SOAR) Nightstalkers, chargés des missions d'infiltration et d'exfiltration de commandos en territoire ennemi.

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  • MH-47E. La seconde version utilisée par les forces spéciales de l'US Army. Construit à partir de 1991, 26 exemplaires ont été produit en série. Ils servent tous également au sein du 160th SOAR Nightstalkers. Le MH-47E dispose des mêmes capacités que le MH-47D, mais inclut une capacité d'emport en carburant plus importante et un radar de suivi de terrain.

  • CH-47F. Le CH-47F est une version modernisée du CH-47D dont le prototype a effectué son premier vol en 2001. Les premières livraisons ont lieu le 15 juin 2008 à l'usine Boeing de Ridley Park, en Pennsylvanie. Il est prévu que cette version reste en service jusqu'en 2030.

    Photo ci-dessous: des soldats embarquent à bord d'un CH-47F. National Training Center (NTC), Fort Irwin, Californie, 11 novembre 2008.


    Parmi ses mises à niveau figurent deux turbomoteurs Honeywell T55-GA-714A fournissant 4,868 chevaux (3,630 kW), une avionique améliorée comprenant un système de contrôle de vol digital BAe Systems, un fuselage redessiné de plus grande dimensions et permettant une réduction des coûts de maintenance ainsi qu'une durée de vie prolongée.


    Le CH-47F peut voler à la vitesse maximale de 282km/h et emporter soit une charge utile de 9,530 kg, soit 44 hommes de troupes ou 44 parachutistes avec leur équipement complet. Il peut également transporter sous élingue un obusier M198 ou M777 de 155mm. Boeing a livré 48 exemplaires du CH-47F à l'US Army. Le 26 août 2008, la firme américaine a annoncé que l'armée avait signé un contrat d'une durée de cinq ans portant sur la livraison de 191 CH-47F supplémentaires, plus une option sur 24 autres unités. En outre, le 10 août 2009, le gouvernement canadien a fait savoir qu'il avait signé un contrat d'achat de 15 CH-47F, délivrables en 2013 et 2014. Ses machine serviront au sein de la Royal Canadian Air Force et seront stationnés sur la base de CFB Petawawa, dans l'Ontario.

  • MH-47G. Le MH-47G Special Operations Aviation (SOA) est actuellement utilisé par les forces spéciales de l'US Army. Il résulte d'un programme de mise à niveau et de conversion des MH-47D et MH-47E existants, qui inclut une nouvelle avionique digitale comparable à celle du CH-47F. En tirant les enseignements de son expérience opérationnelle en Afghanistan, le CH-/MH-47 est un excellent substitut à l'UH-60 Black Hawk pour les missions de transport d'assaut. Avec sa capacité de chargement élevé, son rayon d'action et sa vitesse élevée, un seul Chinook est capable d'accomplir la tâche de cinq Black Hawk.

    Photo ci-dessous: des employés de Boeing inspectent un MH-47G, 6 mai 2004, Ridley Park, Pennsylvanie. 11 mai 2004.

  • CH-47J. Version développée pour le compte de la Force Terrestre (JGSDF) et la Force Aérienne d'Autodéfense (JASDF) japonaises. La principale différence entre le CH-47D et le CH-47J est l'avionique. Le ministère japonais de la Défense a commandé 54 exemplaires: 39 pour la JGSDF et 15 pour la JASDF. Boeing-Vertol développe la cellule, et Kawasaki réalise l'avionique et l'assemblage final des exemplaires livrés en kits. Le premier exemplaire CH-47JA a été réceptionné en janvier 1986.

    Photo ci-dessous: CH-47JA au cours d'une cérémonie commune américano-japonaise, Base aérienne de Yokota, Japon, 22 août 2009.

  • HH-47. Le 9 novembre 2006, une nouvelle variante du Chinook a été sélectionnée par l'US Air Force, après avoir remporté la compétition Combat Search and Rescue (CSAR-X). Une commande de 141 exemplaires est prévu, et les quatre premières machines doivent être livrées en 2012. Ces machines sont destinées à remplacer les HH-60G Pave Hawk dans les missions de recherche et de sauvetage (CSAR).

Versions civiles d'exportation.

A la fin de l'été 1978, Boeing annonce le développement d'un hélicoptère civil destiné aux lignes commerciales. Deux versions de bases sont alors réalisées. Le Boeing-Vertol BV-234LR (LR pour "Long Range") bénéficiant d'une plus grande autonomie de vol, qui sera utilisé en configuration passagers, cargo ou mixte. Et le Boeing-Vertol BV-234UT ("Utility Transport") polyvalent, employé pour des tâches plus spécialisées telles la recherche et l'exploitation des ressources naturelles, le travail forestier et le transport lourd pour les travaux publics.


La version 234LR est lancée en novembre 1978, à la suite de la signature avec British Airways Helicopters d'un contrat portant sur 3 exemplaires, porté plus tard à 6, nécessaire à cette société pour assurer le transport de passagers ou de frêt entre la côte anglaise ou écossaise, et les plate-forme de forage en mer du Nord.

Photo ci-dessous: Boeing-Vertol 234LR de British Airways. Aéroport d'Aberdeen, 24 février 1985.


En configuration passagers, le 234LR dispose d'une capacité supérieur à celle de tous les autres hélicoptères civils existants, avec 44 sièges disposés en quatre rangées de front. Il possède un confort comparable à ceux des avions de ligne: grands sièges, compartiment à bagages au plafond, toilettes et larges hublots. En configuration cargo, il peut emporter jusqu'à 9,070 kg de frêt en cabine ou 1,270 kg à l'extérieur, suspendus à un ou plusieurs points d'encrage. En configuration mixte, 18 passagers prennent place à l'avant de la cabine, et 7,260 kg de frêt et de bagages à l'arrière.

Photo ci-dessous: Boeing-Vertol Model 234 (BV-234) au cours d'un vol commercial de l'Aviation Civile chinoise.



Utilisateurs étrangers.

Après les Etats-Unis, le plus important utilisateur étranger du Chinook est le Royaume-Uni. La Royal Air Force a acheté des CH-47C sous l'appelation Chinook HC1. Par la suite, leurs pales de rotor métalliques ont été remplacées par des pales en matériaux composites, et les hélicoptères redésignés Chinook HC1B. L'Armée de terre italienne a pris en compte des CH-47C sous la désignation CH-47C Plus. Avant la révolution islamique de 1979, l'Iran a également acheté des CH-4C revendus par l'Italie. Ainsi que le Maroc et la Libye.

Le Boeing-Vertol Model 414 est la version d'exportation du CH-47D, également désigné International Chinook. La Royal Air Force s'est portée acquéreur du CH-47D sous la désignation Chinook HC2 (1982) et HC2A (1995) pour remplacer ses vieux HC1B.


Les autres utilisateurs du Boeing-Vertol 414 sont l'Australie, le Canada, l'Espagne, l'Argentine, la Corée du Sud, le Japon (CH-47J), les Pays-Bas, la Grèce, la Thaïlande, la Chine Populaire, Taiwan et Singapour. Note: les pays en rouge indiquent les anciens utilisateurs du Chinook.


  • Argentine. [Force aérienne] 3 CH-47C, retirés du service en 2004. [Force terrestre] 2 CH-47C, détruits lors de la Guerre des Malouines, en 1982, ou dans des accidents par la suite.
  • Australie. [Royal Australian Army] 7 CH-47D en service en janvier 2012. [Royal Australian Air Force] 12 CH-47C en service de 1974 à 1989.

    Photo ci-dessous: CH-47D de l'Armée de terre australienne.

  • Canada. [Royal Canadian Air Force] 8 CH-47C. [Canadian Forces Joint Task Force Afghanistan Air Wing] 6 CH-47D (redésignés CH-147D) livrés en 2008. 15 CH-47F livrables en 2013-2014.
  • Chine populaire. 9 BV-234LR.
  • Corée du Sud. [Armée de Terre] 23 CH-47D opérationnels en novembre 2008. [Force Aérienne] 6 HH-47D en novembre 2008.
  • Egypte. 15 CH-47C.
  • Espagne. 13 Ch-47C. [Force Aéromobile de l'Armée de Terre] Désignation locale: HT.17. 9 exemplaires mis par la suite aux standards CH-47D. 6 nouveaux CH-47D achetés. En novembre 2008, 17 CH-47D opérationnels.

  • Etats-Unis. [US Army] Inventaire en novembre 2008: 213 CH-47D/F. [NASA] CH-47B. [Columbia Helicopters] 7 BV-234.

    Photo ci-dessous: CH-47B utilisé par la NASA. 12 août 1985.

  • Grèce. [Armée de Terre] 10 CH-47C (9 étant mis par la suite au standard CH-47D). En septembre 2008, achat de 15 CH-47DG/SD à la Chine populaire.
  • Iran. 60 CH-47C achetés avant la Révolution islamique de 1979. En novembre 2008, la Force Aérienne iranienne (IRIAF) emploie 4 CH-47C, et l'Armée de Terre 22 CH-47C.
  • Italie. [Aviation de l'Armée de Terre] 38 CH-47D (28 mis par la suite au standard CH-47D, équipés de pales de rotor en fibres de carbone et de turbomoteurs Lycoming T55-L-412E). En novembre 2008, 26 Chinook opérationnels.
  • Japon. [Force Aérienne d'Autodéfense] 14 CH-47J en service en novembre 2008. [Force Terrestre d'Autodéfense] 54 CH-47J en service en novembre 2008.

    Photo ci-dessous: CH-47J de la Force Terrestre d'autodéfense. 11 janvier 2009.

  • Libye. [Force aérienne] 20 CH-47C en service en novembre 2008.
  • Maroc. [Force Aérienne Royale Marocaine] 9 CH-47C opérationnels en novembre 2008.
  • Pays-Bas. 7 CH-147 (mis aux standard CH-47D-Plus) rachetés au Canada + 6 nouveaux CH-47D livrés en 1995.

    Photo ci-dessous: CH-47D de la Force Aérienne néerlandaise. Royal International Air Tattoo, Fairford, Gloucestershire, Angleterre. 17 juillet 2006.

  • Royaume-Uni. [Royal Air Force] 33 Chinook achetés à partir de 1981.

    Photo ci-dessous: Chinook HC2 (CH-47D). Aérodrome de Kemble, Gloucestershire, Angleterre. Juin 2004.

  • Singapour. 6 CH-47D + 12 "Super-D" un peu plus tard. En novembre 2011, 18 CH-47D/SD/SG opérationnels.

    Photo ci-dessous: CH-47SD/SG du Squadron 127 de la Republic of Singapore Air Force. Singapore Airshow 2010.

  • Taiwan. 3 BV-234.
  • Thaïlande. [Armée de Terre thai] CH-47A provenant des surplus de l'US Army (mis par la suite aux standards CH-47D) + 5 International CH-47D livrés en 1989. 6 CH-47D opérationnels en novembre 2008.
  • Vietnam. 34 CH-47A achetés initialement par le Sud-Vietnam, puis utilisés par la Force Aérienne populaire vietnamienne après la fin du conflit en 1975. (?) CH-47A opérationnels en 2010.

Chinook au combat.

C'est durant la guerre du Vietnam que le CH-47 gagne sa réputation. La 1ère Division de cavalerie forme un bataillon d'hélicoptère Chinook dès son arrivée sur place, début novembre 1965. Outre le transport de troupes, les missions les plus spectaculaires confiées au Chinook sont la mise en batterie des pièces d'artillerie sur des positions en générale inaccessibles par d'autres moyens, les "Fire Bases", et les ravitaillements en munitions nécessaires à celles-ci. Les CH-47 qui y servent sont généralement équipés de deux mitrailleuses M60 de 7.62mm disposées dans l'embrasure des portes avant. Sur 750 Chinook américains et sud-vietnamiens qui opèrent sur ce théâtre d'opérations de 1965 à 1975, environ 200 sont perdus au combat ou dans des accidents.


Pendant la guerre Iran-Irak (1980-1988), l'armée iranienne a employé ses CH-47C Chinook et en a perdu 8 en opérations.

En 1982, pendant la Guerre des Malouines, l'armée de terre et la force aérienne argentine ont employé 4 CH-47C (2+2), et en ont perdu 2 (1+1) en opération. La Royal Air Force, de son côté, a envoyé dans l'Atlantique Sud 5 Chinook HC1. Trois ont été perdu à bord du porte-conteneurs Atlantic Conveyor, lorsque celui-ci est coulé par deux missiles Exocet le 25 mai 1982.

163 CH-47D américains et britanniques ont servis dans le Golfe Persique pendant les opérations Desert Shield ("Bouclier du Désert") et Desert Storm ("Tempête du Désert").

Des CH-47D néerlandais, britanniques et américains ont également servis pendant la guerre du Kosovo, en 1998-1999.

Aujourd'hui, le Canada, les Pays-Bas, l'Australie, l'Espagne, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis emploient leurs Chinook en Irak et/ou en Afghanistan.

Photo ci-dessous: des soldats du 101st Division Special Troops Battalion, 101ème Division aéroportée, attendent d'embarquer à bord de CH-47 au sommet d'une colline, Afghanistan, 4 novembre 2008.



Fiche technique (CH-47D).

  • Type. Hélicoptère lourd de transport (frêt, troupes, assaut).
  • Equipage. 3 hommes (pilote, copilote, mécanicien).
  • Capacité d'emport. 33-55 hommes ou parachutistes équipés en configuration passagers, 12,700 kg de frêt en configuration cargo, ou encore 24 civières et 3 infirmiers en configuration MEDEVAC.
  • Propulsion. Deux turbomoteurs Lycoming T55-GA-712 de 3,750 chevaux (2,796 kW) chacun.
  • Dimensions. Longueur: 30.1m. Hauteur: 5.7m. Diamètre des rotors: 18.3m.
  • Masses. A vide: 10,185 kg. Maximale au décollage: 22,680 kg. Charge utile: 12,100 kg.
  • Performances. Vitesse maximale: 315 km/h. Vitesse de croisière: 220 km/h. Rayon d'action tactique: 740 km. Autonomie: 2,252km. Plafond opérationnel maximum: 5,640 m. Vitesse ascensionnelle: 10.1m/s.
  • Armement défensif. Une mitrailleuse automatique rotative 6-tubes M134 Minigun de 7.62mm. Deux mitrailleuses FN MAG M240 de 7.62mm.

Photos ci-dessous: 1° Entretien d'un turbomoteur Lycoming T55-GA-714A d'un CH-47D, 30 août 2008. 2° Mitrailleuse M240 Minimi installée sur la rampe arrière d'un CH-47, Opération Swarmer, Irak, 16 mars 2006. Les soldats appartiennent à la Compagnie C, 3ème Bataillon, 187ème Régiment d'infanterie, 101ème Division aéroportée.




Article modifié le 26 juin 2016.


Sources principales:
Boeing CH-47 Chinook (Wikipedia.org)

Hélicoptère utilitaire Sikorsky UH-60 Black Hawk

Le Sikorsky UH-60, baptisé Black Hawk ou "Faucon Noir", est aujourd'hui l'hélicoptère utilitaire standard de l'US Army. Conçu en novembre 1974 pour remplacer le UH-1 Iroquois dans les tâches utilitaires, il entre en service en 1979. Le transport de troupes sur le champ de bataille n'est qu'une des nombreuses missions confiées à cette machine, il effectue également des missions de renseignement, de brouillage électronique et d'opérations spéciales. Produits en nombreuses variantes, il équipe également des unités de l'US Air Force, de l'US Navy et de l'US Coast Guard. le Black Hawk opère également au sein d'une vingtaine de forces armées étrangères.



Historique du développement.

Comme cela arrive souvent en matière de conception d'avions ou d'hélicoptères, la mise au point du UH-60 Black Hawk ("Faucon Noir") est longue et difficile. Son origine remonte à 1965, époque où l'US Army cherche un successeur au UH-1 Iroquois. Les spécifications émises au départ étant plus que vagues, il faut attendre plusieurs années pour parvenir à une définition claire et complète de ce que va devenir le programme baptisé Utility Tactical Transport Aircraft System (UTTAS).

Ce n'est pas avant janvier 1972 que l'US Army adresse un appel d'offre aux constructeurs aéronautiques, qui suscite un très grand intérêt parmi les firmes américaines spécialisées dans la construction des hélicoptères, et qui voient là un marché potentiel de plusieurs milliers d'exemplaires. Une sélection rigoureuse des projets laisse seules en compétition Boeing Vertol et Sikorsky Aircraft. Le 30 août 1972, ces deux firmes bénéficient d'un contrat concernant la réalisation de trois prototypes destinés à des tests d'évaluation comparatifs, au terme desquels serait désigné la machine la mieux adaptée aux besoins de l'US Army. Selon les exigences officielles, chacun des deux constructeurs est dans l'obligation d'accumuler près de 500 heures d'essais en vol avant de remettre la machine à l'US Army pour un programme d'expérimentation comparée. Le S-70 de Sikorsky reçoit la dénomination YUH-60A, et le Model 179 de Boeing, YUH-61A.

Les trois prototypes de Sikorsky commandés par l'US Army prennent l'air entre octobre 1974 et février 1975. Les essais en vol montrent que les deux machines concurrentes possèdent d'indéniables qualités. Au terme d'une compétition qui dura huit mois, de mars à novembre 1976, le Sikorsky YUH-60A est estimé supérieur au Boeing YUH-61A et déclaré vainqueur. L'annonce officielle de cette décision des responsables de l'US Army intervient le 23 décembre 1976. Elle s'accompagne d'une commande de 15 UH-60A de présérie. La machine reçoit alors le nom de baptême d'un chef de guerre amérindien de la tribu Sauk. Sikorsky apprendra quelque temps plus tard une nouvelle beaucoup plus importante: l'US Army a prit la décision de se doter de 1,107 UH-60A Black Hawk. Ceux-ci devront remplacer les UH-1 Iroquois affectés aux missions dites "utilitaires".

Le premier exemplaire UH-60A est livré en octobre 1978, mais il est renvoyé peu de temps après chez le constructeur en vue de sa participation au programme de mesures de performances, auquel prend part également le troisième exemplaire, sur la base aérienne d'Edwards AFB, en Californie. L'hélicoptère de Sikorsky doit à cette occasion révéler de remarquables capacités en effectuant des vols sous une inclinaison de presque 90° et en faisant preuve d'une manoeuvrabilité peu commune pour une machine de cette catégorie. Il entre officiellement en service au sein de l'US Army en janvier 1979. Comme l'UH-1H Iroquois, il est équipé de deux General Electric T700-GE-700 développant chacun une puissance de 1,543 chevaux (1,151 kW). Ces turbomoteurs lui confèrent une vitesse maximale au niveau du sol d'environ 300km/h, et lui permettent de transporter onze fantassins équipés ou 3630kg de frêt sous élingue. Le Black Hawk est non seulement plus rapide que l'Iroquois, mais dispose également d'une capacité d'emport nettement supérieure: 15 UH-60A assurent ainsi le travail de 23 UH-1H.


Plus important encore: en regard du grand nombre d'Iroquois détruits au Vietnam par les tirs venus du sol, le Black Hawk affiche un certain nombre de caractéristiques diminuant de manière significative sa vulnérabilité. Blindage protégeant l'habitacle et ses pilotes, pales du rotor principal résistant aux impacts d'obus de 23mm, et des réservoirs de carburant auto-étanches pouvant encaisser des tirs de calibre 12.7mm.

L'hélicoptère bénéficie en outre de circuits électriques et hydrauliques redondants et séparés, de façon à éviter leur destruction simultanée. La question des dommages subis en opérations constitue l'une des préoccupations essentielles des militaires américains au moment de la définition du programme UTTAS.



Variantes du UH-60 Black Hawk.

1° Missions utilitaires de transport.
  • UH-60A Black Hawk. Version d'origine destinée à des tâches utilitaires (transport) pour le compte de l'US Army. Equipée de deux moteurs General Electric T700-GE-700 de 1,543 chevaux (1,150 kW) chacun. Quatre hommes d'équipage et onze hommes de troupes. Deux mitrailleuses M60 de 7.62mm montées sur les sabords. 2,600 exemplaires produits entre 1977 et 1989.

  • UH-60C Black Hawk. Variante du UH-60A spécialisée dans les contre-mesures électroniques au-dessus du champs de bataille.
  • UH-60L Black Hawk. Version remplaçant les UH-60A sur la chaîne de montage de 1989 à 2007. Deux moteurs T700-GE-701C de 1,890 chevaux (1,409 kW) chacun. 483 exemplaires construits destiné à l'US Army. Performances et capacité d'emport de charge accrues.

    Photo ci-dessous: UH-60L adapté aux opérations polaires et équipés de skis.

  • UH-60M. Version construite à partir de 2007. Réalisée en partie en matériaux composites et gains de poids, instrument et écrans digitaux. Equipée de deux moteurs T700-GE-701D de 2,000 chevaux (1,509 kW) chacun. Crédits accordés par le Congrès pour la production d'environ 1,200 exemplaires.

  • UH-60Q MEDEVAC. UH-60A spécialisée dans l'évacuation médicale (MEDEVAC).


2° Opérations Spéciales (US Army / US Air Force).
  • MH-60A Velcro Hawk. Version modifiée du UH-60A équipée d'une perche de ravitaillement en vol, d'une avionique modernisée, d'une tourelle FLIR, de réservoirs de carburant auxiliaire et de deux moteurs T700-GE-701. Il est surnommé Velcro car la plupart de ces équipements ont été rajoutés après la sortie d'usine des machines. Version destinée à l'US Air Force.
  • MH-60G Pave Hawk. Version destinée aux forces spéciales de l'US Army, identique au HH-60G.

  • MH-60K Black Hawk. MH-60A destiné à l'US Army. Utilisé par le 160th Special Operations Aviation Regiment (160th SOAR) Night Stalkers à Fort Campbell, dans le Kentucky.

  • MH-60L Direct Action Penetrator (DAP). Version destinée aux forces spéciales de l'US Army. Egalement utilisée par le 160th SOAR à Fort Campbell (Kentucky). Armement identique à celui de l'AH-64 Apache: un canon automatique M230 Chaingun de 30mm, de deux paniers lance-roquettes Hydra-70 et de 8 missiles antichars Hellfire. Plus deux mitrailleuses General Electric six-tubes de 7.62mm Gatling montées sur les sabords. Propulsée par deux moteurs T700-GE-701C de 1,890 chevaux (1,409 kW).

    Photo ci-dessous: vues et configuration armement du MH-60L DAP.


3° Opération de sauvetage (US Army / US Air Force / US Navy).
  • HH-60A Night Hawk. Version de recherche et de sauvetage proposée à l'US Air Force. Projet annulé faute de crédit.
  • HH-60G Pave Hawk. Version de recherche et de sauvetage en territoire ennemi (CSAR) réalisée pour le compte de l'US Air Force. Pratiquement identique au MH-60G de l'US Army.

    Photo ci-dessous: HH-60G Pave Hawk de l'US Air Force en Afghanistan. 2013.


4° Version d'attaque.
  • AH-60L Battle Hawk. Version spéciale équipée d'un canon automatique M230 Chaingun de 30mm, deux paniers lance-roquettes Hydra-70 et 38 roquettes FFAR LAU-61C de 70mm, 8 missiles antichars AGM-114 Hellfire.


5° Versions navalisées (US Navy).
  • SH-60B Sea Hawk. Version de l'US Navy destinée à remplacer les SH-3 Sea King. Chargée de la lutte anti-sous-marine et opérant depuis des navires de plus petite taille: destroyer, frégate et croiseur. Mise au standard LAMPS III "Light Airborne Multi-Purpose System". Equipé de deux torpilles Mk46/Mk50, d'un missile antinavire AGM-119B Pinguin, d'un dispositif Forward Looking Infra-Red (FLIR), de bouées acoustiques passives ou actives, de détecteurs d'anomalie magnétique et de nacelles de contre-mesure électroniques. Propulsé par deux turbomoteurs T700-GE-400C développant 1,662 chevaux chacun.

  • SH-60F Ocean Hawk. Version du SH-60B opérant depuis les porte-avions, destinée à la lutte anti-sous-marines et aux opérations de sauvetage (SAR). Equipée de deux moignons d'aile permettant l'emport de 8 missiles antichars AGM-114 Hellfire, de deux torpilles Mk46/Mk50 ou encore de deux missiles antinavire AGM-119B Pinguin, d'un GPS et de système de navigation TACAN/TACNAV, d'un radar Doppler, d'un sonar actif AQS-13F.

  • XSH-60R Strike Hawk. Désignation d'origine du MH-60R.

  • MH-60R Sea Hawk. Version multi-missions destinée à remplacer les SH-60B et SH-60F. Equipée de deux torpilles Mk50, de bouées acoustiques actives/passives, d'un détecteur de périscope, d'un sonar actif en moyenne fréquence (MF), de détecteur de signaux infrarouges, etc.

  • MH-60S Knight Hawk. Version destinée au transport de matériel et de personnel de l'US Navy. Pas d'armes offensives à bord, mais peut être équipé de système d'autoprotection.

  • HH-60H Rescue Hawk. Variante du SH-60B destinée aux missions dites "Recherche et sauvetage de pilotes tombés en territore ennemi" (CSAR), et Naval Special Warfare (NSW), terme désignant les opérations spéciales dans l'US Navy.
  • HH-60J Jayhawk. Version utilisée par l'US Coast Guard.

6° Versions civiles et d'exportations.
  • S-70A-1 Desert Hawk. Variante destinée à l'armée de terre saoudienne.

    Photo ci-dessous: S-70A-1 destiné au transport VIP du Ministère de l'Intérieur saoudien.

  • S-70A-L1 Desert Hawk. S-70A-1 saoudien spécialisé dans l'évacuation médicale.
  • S-70-5 Black Hawk. Variante destinée à la force aérienne des Phillipines.
  • S-70A-9 Black Hawk. Variante destinée à l'armée de terre australienne.

  • S-70-11 Black Hawk. Variante Destinée à la force aérienne jordanienne.

  • S-70-12 Black Hawk. Version de recherche et sauvegate construite sous licence par Mitsubishi et destinée à la force aérienne et à la marine d'autodéfense japonaise. Egalement appellé UH-60J.

  • S-70-14 Black Hawk. Variante destinée à Brunei.
  • S-70-16 Black Hawk. Version britannique de test pour les Rolls-Royce/Turbomeca RTM 332.
  • S-70-17 Black Hawk. Variante destinée à l'armée de terre turque.
  • Westland-Sikorsky S-70-19 Black Hawk. Version britannique construit sous licence par Westland. Désignation WS-70.

  • S-70-21 Black Hawk. Variante destinée à l'Egypte.
  • S-70-24 Black Hawk. Variante destinée au Mexique.
  • S-70-26 Black Hawk. Variante destinée au Maroc.
  • S-70-27 Black Hawk. Variante destinée à Hong Kong.
  • S-70A-42 Black Hawk. Variante destinée à l'Autriche.
  • S-70C. Version à usage civile utilisé par de nombreux pays: Etats-Unis, Chine (République Populaire de), Taiwan, Singapour, Espagne, Mexique, etc.

    Photo ci-dessous: S-70C utilisé par le Département de lutte anti-incendies du Comté de Los Angeles.

  • UH-60A Yanshuf. Version destinée à Israel.


Opérateurs militaires.
  • Australie. 35 S-70A-9 en service en janvier 2011.

    Photo ci-dessous: S-70A-9 de l'Armée de Terre australienne appontant sur l'USS Blue Ridge (LCC-19). Exercice Talisman Saber 2005, 23 juin 2005.

  • Autriche. 9 S-70A-42 en service en janvier 2010.
  • Arabie Saoudite. 12 S-70A (UH-60A) opérationnels en janvier 2011.
  • Bahrein. 2 UH-60A et 8 UH-60L en service.
  • Brésil. [Force Aérienne] 12 UH-60 en service + 15 exemplaires commandés en septembre 2008, dans le cadre d'un Foreign Military Sale (FMS). [Armée de Terre] 4 UH-60L en service + 6 exemplaires commandés en septembre 2008. [Marine Nationale] SH-60 Sea Hawk.
  • Brunei. La Royal Brunei Air Force alligne 4 UH-60L et 2 S-70C en janvier 2011.
  • Chine populaire. La Force Aérienne de l'Armée populaire chinoise compte 22 S-70C en service, utilisés aujourd'hui dans la Région Militaire de Chengdu. Commande initiale de 100 S-70 auprès de Sikorsky, équipés de turbomoteurs T700-GE-7001A. Mais contrat annulé lors de la dégradation des relations USA/Chine, après la livraison du 22ème exemplaire à la fin des années quatre-vingt.
  • Colombie. [Force Aérienne] 32 UH-60A/L et UH-60 Arpia III opérationnels en novembre 2008. [Armée de Terre] 34 UH-60A/L en service + 15 exemplaires commandés en novembre 2008. [Police Nationale] 7 UH-60A en service en août 2010.
  • Chili. 1 UH-60L.
  • Corée du Sud. L'Armée de Terre et la Marine ont reçu respectivement 130 et 10 UH-10P. La Force Aérienne alligne 10 VH-60P et HH-60P. En novembre 2008, les forces sud-coréennes disposent au total de 141 S-70A/UH-60P opérationnels.
  • Egypte. 6 UH-60L en service en janvier 2011, plus 4 UH-60M commandés en septembre 2008, au titre d'un Foreign Military Sale (FMS).
  • Emirats Arabes Unis. 5 S-70A en service en janvier 2010, pour le compte de la Force Aérienne.
  • Etats-Unis. Inventaire en janvier 2010 [Usage militaire]: 1,349 UH-60, 64 EH-60 et 58 MH-60.

    Photo ci-dessous: UH-60A de la Garde Nationale de l'Alaska adaptés au milieu polaire, et équipés de skis.

  • Jordanie. 9 UH-60L en service, plus 2 exemplaires commandés en novembre 2008.
  • Malaisie. 2 UH-60L/S-70A utilisés pour le transport de personnalités (VIP).
  • Maroc. L'escadron Aérien de la Police utilise 2 UH-60L pour le transport de personnalités (VIP).
  • Mexique. [Force Aérienne] 6 UH-60L (S-70A-24). [Marine Nationale] 3 MH-60M, dans le cadre de l'Initiave Merida. [Police Fédérale] UH-60. [Police d'Etat de Jalisco] 1 UH-60.
  • Philippines. Le Groupe Aérien Présidentiel utilise 2 UH-60A (S-70A).
  • Suède. 15 UH-60M commandés en 2011, le premier exemplaire receptionné le 17 janvier 2012.
  • Thailande. L'Armée de terre thai emploie 7 UH-60L (S-70A-43) en novembre 2008.
  • Turquie. Les forces armées et la police turques ont reçu 12 UH-60A/L (S-70A-17) et 95 UH-60L (S-70A-28). L'armée de terre utilise 59 S-70A (UH-60A/L) en janvier 2010.

UH-60 Black Hawk au combat.

1° Israel.

La Force Aérienne israélienne (IAF) reçoit 10 UH-60A en août 1994, provenant des surplus militaires américains. Désignés Yanshuf (Hibou), ils commencent à remplacer les Bell Model 212 dans les tâches utilitaire. Les Yanshuf de l'Etat hébreu sont employés pour la première fois au combat en avril 1996, au cours de l'opération Raisins de la Colère, contre le Hezbollah au Sud-Liban.

Photo ci-dessous: UH-60A Yanshuf israélien. 28 avril 2010.



2° Colombie.

La Colombie reçoit ses premiers UH-60A venant des Etats-Unis en 1987. Employés par la Police Nationale, l'Armée de Terre et l'Armée de l'Air, ils sont régulièrement engagés dans les tâches de lutte anti-insurrectionnelle (Counter-Insurrection, COIN), notamment contre les FARC. La Colombie utilise également une version UH-60L (S-70A-1) "Gunship" du Black Hawk, équipé de moignons d'ailes, de mitrailleuses de 7.62mm et de paniers à roquettes, désigné localement Arpia III (Arpie).

Photo ci-dessous: un UH-60 Arpia III largue des contre-mesures thermiques (Flares). 9 juillet 2011.



3° Etats-Unis.

Le Black Hawk est employé pour la première fois pendant l'opération Urgent Fury, l'intervention américaine sur l'île de la Grenade, dans les Caraïbes, en octobre-décembre 1983.

Photo ci-dessous: trois UH-60A de l'US Army à Point Salines, île de la Grenade, 25 octobre 1983.


Il est déployé lors de l'intervention américaine au Panama, en 1989, puis dans le Golfe Persique en 1990/1991, pendant les opérations Desert Shield et Desert Storm.

Il participe ensuite à l'opération Restore Hope et à l'intervention américaine en Somalie (1992-1993), sous mandat des Nations-Unies, ainsi qu'à la Bataille de Mogadishio (1).

Photo ci-dessous: MH-60L "Super-64" de Michael Durant (160th SOAR) au-dessus de la côte de Mogadishio, durant l'opération Restore Hope, 3 octobre 1993.


Les UH-60 Black Hawk de l'US Army opèrent depuis 2001 en Afghanistan et 2003 en Irak: opérations Enduring Freedom et Iraqi Freedom.

Photo ci-dessous: UH-60L Black Hawk en Irak, 2004.



(1) Blogosphère Mara - Films - Somalie 1993: la Chute du Faucon Noir".


Opération Neptune Spear: la mort de Ben Laden.

1° Recherche et localisation de Ben Laden.

La traque d'Ossama Ben Laden par les Etats-Unis a été longue, difficile et très minitieuse. Mais sa localisation a finalement été confirmée en 2011, grâce aux recoupements d'informations provenants de sources diverses:
  1. Interrogatoires par la CIA de membres d'Al Qaida (Khalid Sheikh Mohammed, Hassan Ghul, Abu Faradj al-Libi, ...) emprisonnés à Guantanamo ou d'autres pays comme l'Espagne, le Maroc ou l'Allemagne.
  2. Ecoutes téléphoniques ou interception de courriers électroniques par la NSA.
  3. Suivi de proches ou de lieutenants de l'intéressé qui ont mené finalement les services de renseignements américains jusqu'à sa résidence secrète d'Abbottabad, au Pakistan.

En 2010, les recherches de la CIA, après plusieurs échecs, aboutissent enfin à l'identification d'un des principaux proches de Ben Laden, lui servant aussi de courrier, Abu Ahmed al-Kuwaiti. C'est finalement celui-ci qui menera les services secrets américains jusqu'à leur objectif. Et pendant de nombreux mois, le domaine qui est suspecté d'abriter le chef d'Al Qaida est placé sous stricte surveillance (visuel, électronique, par sattellite), mais sans jamais parvenir à une absolue certitude quant à sa présence sur place. La CIA lance même une fausse campagne de vaccination, via de vrais médecins pakistanais, pour obtenir l'ADN des personnes présentes, mais cette opération n'aboutit pas.


2° Résidence de Ben Laden à Abbottabad.

Cette résidence est à Abbottabad, une ville de moyenne importance située à approximativement 65km au nord-est de la capitale Islamabad. Cette localité est en outre le siège de la principale académie militaire du pays (qui se situe à 1300 mètres de la propriété surveillée par la CIA). La taille démesurée du domaine (jusqu'à huit fois celle des propriétés aux alentours) et les mesures de sécurité stricte (les habitants du voisinage strictement tenus à l'écart, pas de réseau téléphonique ni d'accès internet) mettent de suite la puce à l'oreille des Américains.

Photo ci-dessous: vue aérienne prise par un sattellite d'observation de la propriété de Ben Laden à Abbottabad, en 2011.


Pendant les mois qui précèdent l'assaut final, les militaires américains tergiversent sur les différentes options et les moyens à mettre en oeuvre pour éliminer leur ennemis public n°1. Les opérations de bombardement ciblé par un drone ou un avion, à l'aide de bombes JDAM ou de missiles guidés, sont écartées, notamment en raison des risques encourus par les habitations voisines.

Ne reste finalement qu'une seule option: un raid commando mené par des forces spéciales, chargées d'investir et de nettoyer la "forteresse" ennemie.


3° Raid des Navy SEALs (1er-2 mai 2011).

Donc le Pentagone décide que l'élimination de Ben Laden sera effectuée par un raid des forces spéciales américaines (SOCOM). L'opération en elle-même est placée sous l'autorité directe du commandant du SOCOM, qui réunit en fait des unités spéciales provenant des quatres services des forces armées américaines (US Army, US Air Force, US Navy et US Marine Corps), l'amiral quatre-étoiles William Harry McRaven.

L'unité désignée pour le raid est l'équipe (Team) n°6 des Navy SEALs, une unité d'élite chargée exclusivement de missions anti-terroristes, qui sera amenée à pied d'oeuvre par deux hélicoptères "furtifs" MH-60L Black Hawk. Deux MH-47D Chinook, avec du carburant supplémentaire et des commandos de soutien, resteront en retrait près à intervenir en cas de besoin. L'opération Neptune Spear est déclenchée, sur ordre personnel du président Obama, dans la nuit du 1er au 2 mai 2011 à partir des aérodromes de Bagram et de Jalalabad, en Afghanistan.


Les deux Black Hawk, une version spéciale furtive et secrète du MH-60L DAP, et les deux MH-47D Chinook de soutien, qui transportent les 79 commandos SEALs et du carburant supplémentaire, appartiennent à une autre unité spéciale du SOCOM, appartenant à l'US Army, le 160th Special Operations Aviation Regiment (SOAR) Night Stalkers.

Photo ci-dessous: 1° deux MH-60M du 160th SOAR (unité désignée pour mener la phase héliportée du raid) effectuent des manoeuvres d'appontage sur l'USS Bataan, en 2006. 2° Black Hawk spécialement équipé (atténuateurs de bruits de moteurs et revêtement furtif anti-radar) pour cette mission.




L'approche des Night Stalkers s'effectue plus ou moins correctement, mais les pales de rotor de queue d'un des deux Black Hawk accrochent un mur d'enceinte et le MH-60 s'écrase au sol. Malgré cela, le raid est une réussite, et les soupçons des Américains se confirme: Ben Laden est bien présent dans sa "forteresse" cette nuit-là. Après dix-ans de recherche, celui-ci est finalement tué.

Ne reste plus qu'à organiser l'exfiltration des Navy SEALs, des prisonniers capturés (17 dont 3 blessés) et des documents saisis. L'assaut ne fait aucun mort du côté américain, malgré la perte d'un des hélicoptères. Après que la carcasse de celui-ci a été détruite par ses occupants, les commandos et l'équipage SOAR de l'hélicoptère perdu sont alors évacués par un Chinook.

Les opérations au sol auront duré moins d'une heure, et à l'insu des autorités pakistanaises (en raison des fuites possibles). Aux Etats-Unis, l'annonce de la mort de Ben Laden provoque des explosions de joie et l'euphorie dans la population.





Fiche technique (UH-60A).

  • Type. Hélicoptère utilitaire (transport de frêt, de troupe, ravitaillement).
  • Equipage. Quatre membres (un pilote, un copilote, deux mitrailleurs).
  • Dimensions. Longueur du fuselage: 19.76m. Diamètre du rotor principal: 16.36m. Hauteur: 5.13m. Surface du rotor quadripale: 210 m².
  • Masses: A vide: 4,819 kg. Maximale au décollage: 10,660 kg.
  • Propulsion. Deux General Electric T700-GE-700 de 1,543 chevaux (1,150 kW) chacun.
  • Performances. Vitesse maximale: 295km/h. Vitesse de croisière: 278km/h. Rayon d'action de combat: 592km. Distance franchissable maximale avec réservoirs externes: 2,200 km. Vitesse ascensionnelle: 3.6m/s.
  • Armement défensif standard. 2 mitrailleuses M240H (FN Herstal Minimi) de 7.62mm, ou 2 mitrailleuses rotatives de type Gatling (6-tubes) M134 (GAU-17) de 7.62mm, ou encore 2 mitrailleuses rotatives Gatling (6-tubes) GAU-19 de 12.7mm.
  • Armement offensif [optionnel]. 2 paniers à roquettes Hydra-70 de 70mm, ou deux pylones quadruples (4x2) avec 8 missiles antichars AGM-114 Hellfire.

Ci-dessous: GAU-17 rotatif (6-tubes) de 7.62mm montés sur affûts de porte.



Article modifié le 26 juin 2016.


Sources principales:
UH-60 Black Hawk (Wikipedia.org)